C'est maintenant officiel, avec 27,16% de chômage, ce sont plus de 6,2 millions de personnes, sur une population totale de 47 millions d'habitants, qui se retrouvent sans emploi. Certes l'Espagne n'est pas le seul membre de l'union à voir son taux de chômage augmenter mais les chiffres sont impressionnants et les conséquences économiques et sociales pour la société espagnole sont néfastes. Focus sur cette situation !
L'Espagne, au même titre que ses homologues européens, n'a pas échappé à la crise de 2008. Depuis 2012, un plan de rigueur visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici à 2014 a été mis en place par le gouvernement de droit de Mr Rajoy. Cependant, loin de bénéficier au marché du travail, ces mesures accentuent la gravité de la situation. Les disparités sociales se creusent et environ 1,9 million de foyers espagnols, sur les 17,4 millions que compte le pays, survivent sans qu'aucun revenu ne soit perçu en leur sein. Ce nombre de foyer est en augmentation de 3,95% par rapport au dernier trimestre de l'année précédente.
Si l'on se penche sur la situation au niveau communautaire, on remarque que le taux de chômage a augmenté dans toutes les communautés autonomes sans exception. L'Andalousie reste la partie de l'Espagne la plus touchée par le phénomène avec 36,87% de sa population sans emploi.
La situation est particulièrement préoccupante du point de vue des jeunes. Le taux de chômage des 16-24 ans est de 57,22%, contre 55,13% au trimestre dernier. Face à cette situation qui semble sans issue, les jeunes espagnols sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance à l'étranger. En 2011, ils ont été 50 000 à quitter l'Espagne pour s'installer ailleurs, soit 36% de plus qu'en 2010. La Norvège recrute dans le secteur pétrolier, l'Allemagne accueillent les chimistes et les électriciens...autant de destinations que les nouveaux diplômés sont prêts à rejoindre pour ne pas terminer "mileurista". Cette fuite des cerveaux pose le problème de la situation à long terme en Espagne et sur sa capacité à innover. Cependant, José Ramon Pin Arboledas, Professeur et responsable de MBA à l'IESE Business School à Madrid, vient nuancer ces craintes en rappelant que les liens familiaux restent des valeurs très fortes dans la société espagnole.
Sources:
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202729855756-l-espagne-compte-desormais-de-6-2-millions-de-chomeurs-561841.php?xtor=RSS-2059&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
http://www.eleconomista.es/interstitial/volver/novoee/economia/noticias/4776421/04/13/El-pparo-subio-al-2716-en-el-primer-trimestre-segun-la-EPA.html
http://www.abc.es/economia/20130425/abci-casi-millones-hogares-tienen-201304250933.html
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/espagne-la-generation-perdue_289538.html