dimanche 17 février 2013

Les sans-abris : une facette du nouveau visage de la pauvreté en Espagne



En marchant dans les rues de la capitale espagnole, mais également de plusieurs autres villes, j’ai été frappée par le nombre de sans-abris présents, mendiant, déambulant, titubant parois sous l’effet de l’alcool. Ce qui est le plus surprenant est que ces personnes sont de nationalité variée, mais également d’âge différent. Ces hommes et ces femmes nous frappent par leur nombre certes, mais également par cette diversité.
La Fédération Européenne des Associations de Solidarité avec les Sans-Abri (FEANTSA) a constaté que le nombre de sans-abri a augmenté dans 15 des 21 pays concernés par son enquête entre 2011 et 2012. Cependant, elle a aussi noté un changement significatif du profil de ces personnes en difficulté. Il s’agit de plus en plus de familles, de jeunes, de migrants et de femmes. Face à ces évolutions, les politiques publiques ont du mal à s’adapter.
Dans le cadre plus particulier de l’Espagne, l’Instituto Nacional de Estadística (INE) a publié son rapport  sur la question et les chiffres sont impressionnants. Ce pays compte 22 938 personnes nécessitant une assistance alimentaire et en termes de logement. 80,3% sont des hommes et la moitié a des enfants. Les motifs expliquant la perte de logement sont multiples mais en lien direct avec les conséquences de la crise économique et sociale de 2008, on trouve la perte d’emploi. En effet, 45% des personnes interrogées citent ce motif, devant le non paiement du loyer (26%), le divorce (20,9%)…
Ce qui caractérise particulièrement cette tranche de la population est sa faible intégration sur le marché du travail. Ainsi, 77,8% des sans-abri espagnols recensés ne possèdent pas de travail et cela sans être éligibles à la retraite ou en incapacité de travailler. Plus de la moitié d’entre-eux (52,1%) déclarent être en recherche d’emploi sachant que l’âge moyen d’abandon des études est de 15,5 ans.


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