
En marchant
dans les rues de la capitale espagnole, mais également de plusieurs autres
villes, j’ai été frappée par le nombre de sans-abris présents, mendiant,
déambulant, titubant parois sous l’effet de l’alcool. Ce qui est le plus
surprenant est que ces personnes sont de nationalité variée, mais également
d’âge différent. Ces hommes et ces femmes nous frappent par leur nombre certes,
mais également par cette diversité.
La Fédération
Européenne des Associations de Solidarité avec les Sans-Abri (FEANTSA) a
constaté que le nombre de sans-abri a augmenté dans 15 des 21 pays concernés
par son enquête entre 2011 et 2012. Cependant, elle a aussi noté un changement
significatif du profil de ces personnes en difficulté. Il s’agit de plus en
plus de familles, de jeunes, de migrants et de femmes. Face à ces évolutions,
les politiques publiques ont du mal à s’adapter.
Dans le cadre
plus particulier de l’Espagne, l’Instituto Nacional de Estadística (INE) a
publié son rapport sur la question et
les chiffres sont impressionnants. Ce pays compte 22 938 personnes nécessitant
une assistance alimentaire et en termes de logement. 80,3% sont des hommes et
la moitié a des enfants. Les motifs expliquant la perte de logement sont
multiples mais en lien direct avec les conséquences de la crise économique et
sociale de 2008, on trouve la perte d’emploi. En effet, 45% des personnes
interrogées citent ce motif, devant le non paiement du loyer (26%), le divorce
(20,9%)…
Ce qui
caractérise particulièrement cette tranche de la population est sa faible
intégration sur le marché du travail. Ainsi, 77,8% des sans-abri espagnols recensés
ne possèdent pas de travail et cela sans être éligibles à la retraite ou en
incapacité de travailler. Plus de la moitié d’entre-eux (52,1%) déclarent être
en recherche d’emploi sachant que l’âge moyen d’abandon des études est de 15,5
ans.
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