samedi 30 mars 2013

Religion et société espagnole


Historiquement, l'Espagne et l'Eglise catholique ont entretenu des relations privilégiées. Depuis la Reconquête, depuis Isabel et Fernando, les souverains catholiques, depuis l'expulsion des Juifs et des Musulmans, ce pays est apparu comme le bras armé du catholicisme comme l'a notamment illustré le combat  contre les protestants de Felipe II.

La République proclamée en avril 1931 a marqué une certaine évolution dans ces relations en introduisant diverses mesures telles que l'abrogation de l'enseignement religieux obligatoire ou encore la suppression des crucifix dans les écoles. Cependant, le franquisme a établi la religion catholique comme un des piliers du régime. Le clergé a ainsi pu profiter d'avantages importants comme la non imposition et cette époque a été caractérisée par un certain recul des droits des citoyens, notamment des femmes dont le rôle dans la société a été réduit à celui de mère au foyer. Le Concile Vatican II a certes donné lieu à la proclamation de la loi de liberté religieuse en 1969, mais Franco n'a pas pour autant renoncé à son pouvoir de nommer les évêques. Il a fallu attendre la chute du régime et la constitution de 1978 pour que l'Espagne ne reconnaisse plus la religion catholique comme unique sur son territoire et proclame la liberté de culte.

En 1980, plus de 50% des Espagnols sont catholiques contre 43% en 1990. Ceci s'explique en partie par le processus de modernisation mais aussi par la démocratisation qui ont marqué l'Espagne ces dernières années.

Source : Banco de Datos del CIS


Cependant, malgré la diversification religieuse que connait le pays aujourd'hui, la société espagnole reste fortement emprunte de l'influence de la religion catholique. Ceci ce remarque bien sûr au vu de la richesse de lieux de cultes présents dans le pays et restants très fréquentés, mais également à travers la participation stable voire croissante aux événements religieux. Il faut néanmoins relever quant à ce dernier point que la théorie de la culture de la fête est souvent mise en avant pour expliquer ce phénomène, et cela plus que la croyance et la pratique religieuse. Enfin, l'influence de l'Eglise catholique sur la société espagnole se traduit aussi à travers des manifestations en opposition à des décisions politiques. On peut citer, à titre d'exemple, les contestations qui se sont élevées des les bancs catholiques, en 2004, en opposition à la légalisation du mariage homosexuel.






Sources:
http://www.histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article1024
http://www.eurotopics.net/fr/home/presseschau/archiv/magazin/gesellschaft-verteilerseite/religion/religion_spanien/
http://hal.inria.fr/docs/00/49/43/36/PDF/Civilisation_espagnole_contemporaine.pdf
http://cisolog.com/sociologia/cambio-religioso-en-espana-jovenes-e-iglesia/

mardi 19 mars 2013

Les Fallas de Valence

Les Fallas sont une grande fête qui a lieu tous les ans à Valence au cours de la semaine du 19 mars, fête de Saint Joseph, patron des charpentiers. Cette période est ponctuée de multiples festivités dans les rues : les spectacles pyrotechniques et de taureaux, et surtout les "ninots", célèbres personnages en carton géants, animent la ville au rythme de la musique.

Les préparatifs de cet événement majeur débutent dés le début du mois de mars mais c'est surtout à partir du 15 et de la "planta de fallas", qui correspond à l'installation dans les rues des quelques 700 "ninots", que les festivités commencent. A l'origine, ces personnages avaient forme humaine et étaient habillés par les habitants de la ville de vieux vêtements. Cependant, à partir du milieu du XIXème siècle que les dimensions et l'aspect de ces décorations ont changé. Aujourd'hui, ces constructions peuvent atteindre jusqu'à 20 mètres de haut !

Entre le 17 et 18 mars, un hommage est rendue à la vierge à travers une offrande de fleurs gigantesque.




C'est dans la nuit du 19 au 20 mars que les festivités prennent fin avec la "crema". Il s'agit du moment où tous les "ninots" sont brûlés sauf un, choisi par le public, qui rejoint alors le musée "Fallero". 




Sources:

mardi 12 mars 2013

Los Indignados : un mouvement de revendication d’origine espagnole à l’ampleur internationale


Le rassemblement le 10 mars dernier de plusieurs centaines d’indignés grecs sur la place Syntagma, face au parlement, pour protester contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement, le FMI (Fond Monétaire International) et l’Union Européenne m’a amenée à me pencher sur ce mouvement de contestation né en Espagne.

15 mai 2011 : naissance du mouvement des Indignados


C’est le 15 mai 2011, à Madrid, qu’est né le mouvement des Indignados. Ce phénomène a été initié sur internet et a donné lieu au rassemblant de milliers d’Espagnols sur la Plaza del Sol pendant une semaine complète. La motivation première des manifestants présents ce jour là dans la capitale espagnole résidait dans les 44% de chômage existant alors chez les jeunes. Ces derniers ne se sentant plus représentés dénoncaient le manque d’avenir s’offrant à eux dans leur pays.

Principales caractéristiques du mouvement des Indignados

Au fur et à mesure que ce mouvement s’est développé en Espagne, les revendications des Indignados se sont précisées. Dans un contexte de crise économique et sociale, ils dénoncent le pouvoir des banques, les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement, la perpétuelle alternance des deux partis politiques majoritaires espagnols, le PP (Partido Popular) et le PSOE (Partido Socialista Obrero Español), et revendiquent la démocratie directe.
Ce qui change également avec le mouvement des Indignados est le profil des manifestants. Le sociologue et politologue Enrique Gil Calvo, nous les décrit comme de jeunes diplômés avec un haut niveau d’études souvent issus de la classe moyenne. Cela tranche avec le sentiment généralisé que leur génération se désintéresse de la vie politique et des problèmes de société touchant leur pays. Ces jeunes ont créé un mouvement de contestation horizontal et non violent, caractérisé par l’occupation de l’espace public.
Depuis le 15 mai 2011, le mouvement espagnol des Indignados a trouvé écho dans de multiples autres pays eux aussi touchés de plein fouet par la crise de 2008. A l’heure actuelle, les Indignados revendiquent leur caractère transfrontalier. A titre d’exemple, le 15 octobre 2011, on a pu assister à des manifestations simultanées dans plus de 900 villes à travers 82 pays (Nouvelle Zélande, Australie, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Grèce…).

Focus actualité 

Longtemps il a été reproché aux Indignados de ne pas jouir d’une représentation fixe, porte-parole du mouvement. Le 8 janvier 2013, le Parti du Futur ou Parti X a été créé. Ce dernier ne prétend pas représenter le mouvement du 15M mais le déclare comme référence. Le programme de cet organe politique est clair : "Récupérer la souveraineté des citoyens".


Sources

mardi 5 mars 2013

Cuisine traditionnelle espagnole

Depuis mon arrivée en Espagne, j'ai pu tester quelques unes des spécialités culinaires de ce pays et apprécier  les caractéristiques principales de cette cuisine aux multiples facettes. Avec cet article, je souhaite vous faire partager mes découvertes !

La cuisine espagnole, au même titre que son homologue française varie beaucoup d'une région à l'autre. Cependant, on peut relever que d'une manière générale il s'agit d'une nourriture basée principalement sur la consommation de fruits, de légumes, surtout les poivrons, oignons et tomates, et d'huile d'olive.

Las tapas

Ce sont de petits amuse-gueules qui accompagnent généralement un verre de vin ou une bière pris dans les bars. Les tapas se consomment à toute heure et présentent une grande variété. Il peut s'agir d'olives, de petits morceaux de pain accompagnés de saumon fumé, de jambon, de fromage...On trouve également de plus en plus de tapas "gastronomiques" sous forme de bouchées à déguster sans modération.


Tortilla de patata

Il s'agit d'une omelette épaisse aux pommes de terre, souvent accompagnée d'oignons. La tortilla de patata se consomme principalement comme plat principal accompagnée de légumes variés, souvent de la salade, mais on en trouve également sous forme de tapas, servie sur un petit morceau de pain.


Paella 

La paella est un plat datant du XVIIIème siècle. A l'origine ce plat à base de riz était principalement cuisiné à partir de légumes tels que les haricots blancs, les artichauts, l'ail... Il s'agissait d'un plat populaire préparé à partir des denrées disponibles dans chaque région. Aujourd'hui, la paella est un plan espagnol emblématique mais les ingrédients ont beaucoup évolué. Les fruits de mer, comme les calamars, les langoustines ou les moules ont fait leur apparition dans la préparation de ce plat.

Le jambon ibérique et "serrano"

Ces deux jambons sont typiquement espagnols. Ils sont tous les deux préparés à partir de la patte arrière du porc. La différence principale entre les deux réside dans le fait que dans le cas du jambon "serrano", ou jambon de montagne, le porc utilisé est le porc blanc alors que pour le jambon ibérique, il est fait recours au porc du même nom.Ces deux types de jambon bénéficient d'une appellation d'origine contrôlée.

Le vin 


En 2010, avec une surface totale approximant les 1 100 000 hectares, le vignoble espagnol est le premier mondial en termes de surface. Cependant, son niveau de production équivaut à 80% de celle de pays comme la Franc ou l'Italie. Le vin est donc un élément culturel important en Espagne. Les vins espagnols les plus connus sont les vins de la Rioja, de Xérès (fameux aussi pour le vinaigre en découlant) et de la Ribera del Duero.