samedi 25 mai 2013

Espagne et mariage gay: bilan 7 ans après

Ce dimanche 26 mai est prévu, en France, une nouvelle manifestation contre le mariage pour tous. La légalisation de l'union de deux personnes du même sexe n'a pas pour autant fait taire les opposants qui continuent à manifester leur désapprobation. A l'heure où l'opinion publique française est partagée, il convient de revenir sur la légalisation du mariage homosexuel en Espagne. Celle-ci a eu lieu en juillet 2005 et a, à l'époque, surpris. Retour sur les événements et bilan 7 ans plus tard en Espagne, l'un des pays pionniers en matière de matière de mariage homosexuel avec la Suède, la Belgique, l'Afrique du Sud, les Pays Bas et la Norvège.

Espagne et mariage gay: l'apparente contradiction

Loin d’apparaître comme une évolution évidente et naturelle de la législation espagnole, l'introduction du mariage homosexuel dans les textes de loi espagnols a surpris. Le contexte politique d'une part, ne paraissait pas favorable a une telle évolution. L'empreinte du régime franquiste sur la société espagnole est, au début des années 2000, encore assez vive. Or sous ce régime, les relations homosexuelles étaient susceptibles de prison, l'avortement et les moyens contraceptifs interdits. A ce titre, l'Espagne, encore plus que beaucoup de ses homologues européens, présentent des spécificités contextuelles qui expliquent que les avancées sociales sur des sujets aussi sensibles que ceux cités soient difficiles. A cela vient s'ajouter le fait que l'Eglise occupe une place déterminante en Espagne et que ses représentants ont vivement manifesté leur refus de voir s'étendre l'institution du mariage en faveur des couples de personnes de même sexe.

Malgré ce contexte à première vu défavorable à l'évolution de la loi espagnole, José Luis Zapatero, candidat socialiste aux élections nationales de 2004, face à José Maria Aznar, candidat pour le PP (Parti Popular), inclut dans son programme électoral le mariage gay. Les chances de succès du parti socialiste lors ces élections, à l'origine faibles, se sont vues décuplées par les attentats du 11 mars 2004 à Madrid et Zapatero accède au pouvoir la même année. Fidèle à ses intentions premières, il rédige un projet de loi pour le mariage homosexuel qui est accepté par le Conseil des Ministres en 2004, puis par le Parlement en 2005. Malgré cela, il reste bloqué par le Sénat où le PP possède la majorité des sièges. C'est finalement le Congrès qui lève le véto du Sénat et adopte le texte en juin 2005. Finalement, après un recours déposé en septembre 2005 par le PP qui a mis sept ans à être jugé, le texte est déclaré conforme à la constitution le 6 novembre 2012. Il convient d'ailleurs de souligner qu'à l'occasion de ce texte, l'adoption et la procréation médicalement assistée ont été autorisées pour les couples homosexuels.

Espagne et mariage gay: bilan 7 ans après
En sept ans, 23 000 mariages homosexuels ont été célébrés en Espagne, dont 4 500 la première année de sa mise en place. A l'heure actuelle de récents sondages  montrent que 2/3 de la population espagnole accepte le mariage homosexuel. Cependant si cette évolution législative semble majoritairement acceptée par l'opinion publique espagnole, le retour au pouvoir en 2011 du PP a coïncidé avec une augmentation du nombre de mariages gays célébrés de 21% environ par rapport à l'année précédente. Ceci semble souligner qu'il existe une certaine appréhension quant à l'avenir de ce texte.


Sources:
http://www.bfmtv.com/politique/manif-tous-4-500-policiers-mobilises-dimanche-522702.html
http://www.france24.com/fr/20130131-tres-catholique-espagne-mariage-gay-est-entre-moeurs-homosexualite-pma-adoption-zapatero-eglise
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121107.OBS8326/espagne-le-mariage-homosexuel-definitivement-valide.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121107.OBS8326/espagne-le-mariage-homosexuel-definitivement-valide.html

jeudi 16 mai 2013

Le système éducatif espagnol

Le système éducatif espagnol présente quelques similarités avec son homologue français. En effet, la scolarisation y est obligatoire de 6 à 16 ans. Cependant, l'Etat assure également la gratuité de la scolarisation de 0 à 3 ans pour tous les enfants dont les parents souhaitent les placer à l'école.
Du fait de l'organisation politique de l'Espagne, il est important de relever que l'éducation est placée sous la responsabilité de l'Etat espagnol d'une part, mais également des gouvernements respectifs des 17 Communautés Autonomes existantes.

Le système éducatif espagnol est organisé par la Ley Orgánica de Educación depuis 2006, mais la loi d'amélioration de l'éducation (LOMCE) de 2012, développée par le ministre de l'éducation jose Ignacio Wert, est venue la modifiée en profondeur. Ce texte, considéré par certain comme une nouvelle loi d'éducation, est sujette à de nombreuses critiques du point de vue des enseignements primaire et secondaire, mais également universitaire. Une grève générale du secteur a ainsi été organisée le 9 mai 2013 pour contester ce projet. L'axe majeur de critique repose sur le fait que, selon les syndicats, ce nouveau texte conduit à une certaine privatisation de l'école, limitant ainsi l'accès à l'éducation de qualité.


D'une manière générale, le système éducatif est divisé en 5 types d'enseignement: infantile (de 0 à 3 ans et de 3 à 6 ans), primaire (6 à 12 ans), secondaire (12 à 16 ans), secondaire supérieur (16 à 18 ans) et supérieur. Pour accéder à l'enseignement supérieur général et préparer le "bachillerato", ou au système de formation professionnel, les élèves espagnols doivent obtenir le diplôme appelé "graduado en educación secundaria obligatoria". 






L'Espagne face au décrochage scolaire
Une des particularités du système éducatif espagnol réside dans l'existence en son sein d'un fort taux de décrochage scolaire. Au sens de l'Union européenne, le décrochage scolaire désigne toute forme d'abandon de l'enseignement et de la formation sans diplôme ni qualification des jeunes entre 18 et 24 ans dont le niveau d'études ne dépasse pas le premier cycle d'enseignement secondaire (ou équivalent). Dans ce pays, en 2013, et ce selon les chiffres d'EUROSTAT, 24,9% des jeunes de cette tranche d'âge sont sortis du système éducatif sans le moindre diplôme alors que la moyenne de l'ensemble des Etats membres de l'Union Européenne est de 12,8%.

Les facteurs favorisant le risque de décrochage scolaire sont de diverses natures, personnels, sociaux, économiques...et il convient de relever plus particulièrement que l'abandon des études est le résultat d'un processus complexe. Dans le cas de l'Espagne, et ce même si il existe une certaine hétérogénéité de la situation en fonction de la Communauté d'origine, certains facteurs explicatifs communs ont été relevés pour expliquer ce phénomène. On peut relever notamment, le milieu social, l'influence du genre, l'ethnie d'appartenance et/ou la nationalité et l'équilibre familial. 

Face aux conséquences sociales pour ces jeunes mais également économiques pour l'ensemble de la société, l'Union Européenne a souligné la nécessité de lutter contre le décrochage scolaire. En ce sens, en juin 2010, dans le cadre de la "Stratégie Europe 2020" pour une croissance intelligente, durable et solidaire, un objectif commun d'un taux d'abandon scolaire moyen de 10% au sein de l'UE pour 2020 a été décidé. Dans cette optique, un groupe de travail thématique a été créé en décembre 2011, regroupant des professionnels et des responsables politiques issus de l'ensemble des Etats membres. Son but est de recenser et de diffuser les bonnes pratiques au sein de l'UE en matière de lutte contre le décrochage scolaire. De plus, le Conseil a formulé trois recommandations à destination de ces Etats membres. Identifier tout d'abord les facteurs explicatifs de ce phénomène propres à chaque pays et de développer des mesures à destination de l'enseignement général mais également professionnel. Enfin, il recommande de mettre en place des politiques de lutte concrètes composées de mesures de prévention, d'intervention et de compensation pour remotiver les jeunes sorties du système éducatif sans diplôme.

Le problème qui peut être posé à l'heure actuelle, pour l'Espagne, réside dans le fait que l'éducation souffre, au même titre que d'autres secteurs sociaux sous la responsabilité de l'Etat, tels que la santé, de nombreuses coupes budgétaires. Ceci est du à la vague d'austérité qui touche plusieurs pays européens face à la crise et donne lieu à de nombreuses manifestations et grèves de la part du corps enseignant qui viennent nourrir l'actualité espagnole. Ainsi, depuis 2010, les coupes budgétaires décidées par le gouvernement espagnol ont dépassées 6,3 milliards d'Euro et il parait légitime de se demander de ce qu'il adviendra des politiques de lutte contre le décrochage scolaire.



Sources:
http://www.euroguidance-france.org/fr/377/etudier-en-europe/espagne/systeme-educatif-espagnol.html

http://www.europapress.es/sociedad/educacion/noticia-espana-situa-cabeza-ue-fracaso-escolar-25-2012-eurostat-20130411140128.html

http://www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/wpcontent/uploads/2012/09/consulter_la_comparaison_internationale_sur_le_decrochage_scolaire1.pdf
http://www.ei-ie.org/fr/news/news_details/2556





samedi 27 avril 2013

Les chiffres espagnols du chômage ont battu un record historique



C'est maintenant officiel, avec 27,16% de chômage, ce sont plus de 6,2 millions de personnes, sur une population totale de 47 millions d'habitants, qui se retrouvent sans emploi. Certes l'Espagne n'est pas le seul membre de l'union à voir son taux de chômage augmenter mais les chiffres sont impressionnants et les conséquences économiques et sociales pour la société espagnole sont néfastes. Focus sur cette situation !

L'Espagne, au même titre que ses homologues européens, n'a pas échappé à la crise de 2008. Depuis 2012, un plan de rigueur visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici à 2014 a été mis en place par le gouvernement de droit de Mr Rajoy. Cependant, loin de bénéficier au marché du travail, ces mesures accentuent la gravité de la situation. Les disparités sociales se creusent et environ 1,9 million de foyers espagnols, sur les 17,4 millions que compte le pays, survivent sans qu'aucun revenu ne soit perçu en leur sein. Ce nombre de foyer est en augmentation de 3,95% par rapport au dernier trimestre de l'année précédente.

Si l'on se penche sur la situation au niveau communautaire, on remarque que le taux de chômage a augmenté dans toutes les communautés autonomes sans exception. L'Andalousie reste la partie de l'Espagne la plus touchée par le phénomène avec 36,87% de sa population sans emploi.

La situation est particulièrement préoccupante du point de vue des jeunes. Le taux de chômage des 16-24 ans est de 57,22%, contre 55,13% au trimestre dernier. Face à cette situation qui semble sans issue, les jeunes espagnols sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance à l'étranger. En 2011, ils ont été 50 000 à quitter l'Espagne pour s'installer ailleurs, soit 36% de plus qu'en 2010. La Norvège recrute dans le secteur pétrolier, l'Allemagne accueillent les chimistes et les électriciens...autant de destinations que les nouveaux diplômés sont prêts à rejoindre pour ne pas terminer "mileurista". Cette fuite des cerveaux pose le problème de la situation à long terme en Espagne et sur sa capacité à innover. Cependant, José Ramon Pin Arboledas, Professeur et responsable de MBA à l'IESE Business School à Madrid, vient nuancer ces craintes en rappelant que les liens familiaux restent des valeurs très fortes dans la société espagnole.


Sources:
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202729855756-l-espagne-compte-desormais-de-6-2-millions-de-chomeurs-561841.php?xtor=RSS-2059&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
http://www.eleconomista.es/interstitial/volver/novoee/economia/noticias/4776421/04/13/El-pparo-subio-al-2716-en-el-primer-trimestre-segun-la-EPA.html
http://www.abc.es/economia/20130425/abci-casi-millones-hogares-tienen-201304250933.html
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/espagne-la-generation-perdue_289538.html

vendredi 19 avril 2013

Crise et accès au logement: l'impossible adéquation ?


Pour aborder ce thème, il convient tout d'abord de préciser que la grande majorité des Espagnols affiche une préférence marquée pour la propriété de leur logement par rapport à sa location. Ainsi en 2007, alors que le taux de location au sein de l'Union Européenne (UE) est de 38%, il ne s'élève qu'à 11,25% en Espagne.  Il s'agit en effet pour eux d'un critère de stabilité familiale et d'un investissement sûr. Cependant depuis quelques années, et ce malgré la baisse des prix sur le marché immobilier constatée depuis 2007, il n'est pas rare de lire dans la presse que le pays migre d'un modèle de propriété vers un modèle de location. La non adéquation entre les prix des logements et les revenus des foyers espagnols est en cause et permet d'expliquer l'accès de plus en plus difficile au logement dans ce pays. Cependant, la crise a aussi joué un rôle déterminant dans le développement de la situation actuelle et plus que l'accès à la propriété, c'est la simple accession à un logement qui est remise en cause.

En 2012, près de 23 000 personnes en Espagne n'ont accès à aucun type de logement. Cependant, il convient de noter qu'il existe également des Espagnols qui ont accès à des logements dans des conditions particulièrement difficiles. Ainsi, on peut relever qu'en 2011, 10,6% des logements de ce pays sont sujets à des problèmes de contamination ou autres problèmes environnementaux. De plus, 18,8% des logements sont mal  isolés des bruits de l'extérieur ou de voisinage. Au final, ce sont en 2001, 1 447 880 familles qui vivent dans un logement insalubre.

Un autre phénomène dont l'importance doit être soulignée est l'augmentation significative des exécutions hypothécaires en Espagne. A la fin des années 1990, a commencé un cycle important d'augmentation des taux d'endettement familial ayant pour but l'accès à la propriété en matière de logement. Ils étaient en effet de 45% en 1995 et ont augmenté jusqu'à atteindre les 76,7% en 2001 et 143% en 2008. Ceci a été largement rendu possible grâce au développement de facilités de crédit à cette époque. Cependant, avec l'explosion de la bulle immobilière et l'enracinement des conséquences sociales et économiques de la crise depuis 2008, ce sont des milliers de familles qui se retrouvent dans une situation d'exécution hypothécaire: 25,9% d'expropriations supplémentaires au premier trimestre 2013 par rapport au dernier trimestre 2012.


Face à cette situation, les autorités espagnoles ont développé certaines mesures d'aide à l'accès au logement pour les citoyens espagnols. C'est le cas par exemple de l'Andalousie qui a alloué 978 millions d'euros au développement de prêts immobiliers aux conditions avantageuses pour les particuliers. Les bénéficiaires de ces prêts pourront, entre autres, diminuer fortement le taux d'intérêt mensuel pendant les premières années de souscription et profiter d'une baisse significative des prix des logements entrant dans le cadre de ce programme.


Sources:

mercredi 10 avril 2013

Eurovegas ou le projet du nouveau Las Vegas européen sur le territoire espagnol



Le 8 septembre 2012, Sheldon Adelson, milliardaire américain propriétaire du groupe Las Vegas Sands a annoncé le 8 septembre dernier, avoir choisi la ville de Madrid pour accueillir son projet d'Eurovegas. La capitale espagnole l'a notamment emporté face à Barcelone et verra implanté, dans sa banlieue sud, à Alcocorn, un complexe composé de douze hôtels, neuf théâtres, trois terrains de golf et de salles de congrès. Ce projet financé à hauteur de 35% par le groupe américain et dont la première phase s'élève à 6,8 milliards d'Euro devrait procurer à ses promoteurs  un taux de profit de 20% et créer environ 200 000 emplois sur une période de 10 à 15 ans.

Les réactions accueillant ce projet sont néanmoins assez mitigées. D'un côté, les perspectives de création d'emplois, dans le contexte actuel de crise économique et sociale, et à l'heure où le taux de chômage est au plus haut sont positivement perçues. On peut par exemple citer le cas de l'académie Cerus, qui offre une formation de croupier, de chef de table, d'assistant de clientèle ou encore de techniciens de machines à sous. Pour cet établissement, ce projet est une aubaine et ce ne sont pas les élèves qui vont le démentir puisque les prévisions tablent sur le recrutement de 400 à 500 croupiers par casino pour un salaire mensuel pouvant atteindre jusqu'à 4 000 Euro.

Cependant, à l'inverse des associations patronales et du Parti populaire (PP), l'opposition de gauche critique vivement ce projet et tout particulièrement son opacité. Il dénonce notamment qu'un tel complexe puisse devenir le lieu de blanchiment de capitaux et ce particulièrement depuis la modification de la législation dans la communauté qui a notamment porté sur un assouplissement du code pénal. Mais ce qui est aussi dénoncé est les exonérations fiscales qui vont être accordées au groupe américain pour mener ce projet à terme. Les citoyens craignent qu'à cela s'ajoutent des aides d'Etat ce qui est particulièrement mal perçu dans un contexte  d'austérité économique. A ce titre, les Espagnols sont descendus régulièrement dans la rue depuis le mois de janvier pour dénoncer ces dérives potentielles.



Sources:
http://www.lepetitjournal.com/barcelone/accueil/actualite/146738-eurovegas-a-madrid-le-reve-d-une-nouvelle-vie-pour-des-dizaines-d-apprentis-croupiers
http://lci.tf1.fr/economie/entreprise/casinos-geants-madrid-choisi-pour-eurovegas-7817465.html
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/01/27/97002-20130127FILWWW00059-madrid-dans-la-rue-contre-eurovegas.php

samedi 30 mars 2013

Religion et société espagnole


Historiquement, l'Espagne et l'Eglise catholique ont entretenu des relations privilégiées. Depuis la Reconquête, depuis Isabel et Fernando, les souverains catholiques, depuis l'expulsion des Juifs et des Musulmans, ce pays est apparu comme le bras armé du catholicisme comme l'a notamment illustré le combat  contre les protestants de Felipe II.

La République proclamée en avril 1931 a marqué une certaine évolution dans ces relations en introduisant diverses mesures telles que l'abrogation de l'enseignement religieux obligatoire ou encore la suppression des crucifix dans les écoles. Cependant, le franquisme a établi la religion catholique comme un des piliers du régime. Le clergé a ainsi pu profiter d'avantages importants comme la non imposition et cette époque a été caractérisée par un certain recul des droits des citoyens, notamment des femmes dont le rôle dans la société a été réduit à celui de mère au foyer. Le Concile Vatican II a certes donné lieu à la proclamation de la loi de liberté religieuse en 1969, mais Franco n'a pas pour autant renoncé à son pouvoir de nommer les évêques. Il a fallu attendre la chute du régime et la constitution de 1978 pour que l'Espagne ne reconnaisse plus la religion catholique comme unique sur son territoire et proclame la liberté de culte.

En 1980, plus de 50% des Espagnols sont catholiques contre 43% en 1990. Ceci s'explique en partie par le processus de modernisation mais aussi par la démocratisation qui ont marqué l'Espagne ces dernières années.

Source : Banco de Datos del CIS


Cependant, malgré la diversification religieuse que connait le pays aujourd'hui, la société espagnole reste fortement emprunte de l'influence de la religion catholique. Ceci ce remarque bien sûr au vu de la richesse de lieux de cultes présents dans le pays et restants très fréquentés, mais également à travers la participation stable voire croissante aux événements religieux. Il faut néanmoins relever quant à ce dernier point que la théorie de la culture de la fête est souvent mise en avant pour expliquer ce phénomène, et cela plus que la croyance et la pratique religieuse. Enfin, l'influence de l'Eglise catholique sur la société espagnole se traduit aussi à travers des manifestations en opposition à des décisions politiques. On peut citer, à titre d'exemple, les contestations qui se sont élevées des les bancs catholiques, en 2004, en opposition à la légalisation du mariage homosexuel.






Sources:
http://www.histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article1024
http://www.eurotopics.net/fr/home/presseschau/archiv/magazin/gesellschaft-verteilerseite/religion/religion_spanien/
http://hal.inria.fr/docs/00/49/43/36/PDF/Civilisation_espagnole_contemporaine.pdf
http://cisolog.com/sociologia/cambio-religioso-en-espana-jovenes-e-iglesia/

mardi 19 mars 2013

Les Fallas de Valence

Les Fallas sont une grande fête qui a lieu tous les ans à Valence au cours de la semaine du 19 mars, fête de Saint Joseph, patron des charpentiers. Cette période est ponctuée de multiples festivités dans les rues : les spectacles pyrotechniques et de taureaux, et surtout les "ninots", célèbres personnages en carton géants, animent la ville au rythme de la musique.

Les préparatifs de cet événement majeur débutent dés le début du mois de mars mais c'est surtout à partir du 15 et de la "planta de fallas", qui correspond à l'installation dans les rues des quelques 700 "ninots", que les festivités commencent. A l'origine, ces personnages avaient forme humaine et étaient habillés par les habitants de la ville de vieux vêtements. Cependant, à partir du milieu du XIXème siècle que les dimensions et l'aspect de ces décorations ont changé. Aujourd'hui, ces constructions peuvent atteindre jusqu'à 20 mètres de haut !

Entre le 17 et 18 mars, un hommage est rendue à la vierge à travers une offrande de fleurs gigantesque.




C'est dans la nuit du 19 au 20 mars que les festivités prennent fin avec la "crema". Il s'agit du moment où tous les "ninots" sont brûlés sauf un, choisi par le public, qui rejoint alors le musée "Fallero". 




Sources:

mardi 12 mars 2013

Los Indignados : un mouvement de revendication d’origine espagnole à l’ampleur internationale


Le rassemblement le 10 mars dernier de plusieurs centaines d’indignés grecs sur la place Syntagma, face au parlement, pour protester contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement, le FMI (Fond Monétaire International) et l’Union Européenne m’a amenée à me pencher sur ce mouvement de contestation né en Espagne.

15 mai 2011 : naissance du mouvement des Indignados


C’est le 15 mai 2011, à Madrid, qu’est né le mouvement des Indignados. Ce phénomène a été initié sur internet et a donné lieu au rassemblant de milliers d’Espagnols sur la Plaza del Sol pendant une semaine complète. La motivation première des manifestants présents ce jour là dans la capitale espagnole résidait dans les 44% de chômage existant alors chez les jeunes. Ces derniers ne se sentant plus représentés dénoncaient le manque d’avenir s’offrant à eux dans leur pays.

Principales caractéristiques du mouvement des Indignados

Au fur et à mesure que ce mouvement s’est développé en Espagne, les revendications des Indignados se sont précisées. Dans un contexte de crise économique et sociale, ils dénoncent le pouvoir des banques, les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement, la perpétuelle alternance des deux partis politiques majoritaires espagnols, le PP (Partido Popular) et le PSOE (Partido Socialista Obrero Español), et revendiquent la démocratie directe.
Ce qui change également avec le mouvement des Indignados est le profil des manifestants. Le sociologue et politologue Enrique Gil Calvo, nous les décrit comme de jeunes diplômés avec un haut niveau d’études souvent issus de la classe moyenne. Cela tranche avec le sentiment généralisé que leur génération se désintéresse de la vie politique et des problèmes de société touchant leur pays. Ces jeunes ont créé un mouvement de contestation horizontal et non violent, caractérisé par l’occupation de l’espace public.
Depuis le 15 mai 2011, le mouvement espagnol des Indignados a trouvé écho dans de multiples autres pays eux aussi touchés de plein fouet par la crise de 2008. A l’heure actuelle, les Indignados revendiquent leur caractère transfrontalier. A titre d’exemple, le 15 octobre 2011, on a pu assister à des manifestations simultanées dans plus de 900 villes à travers 82 pays (Nouvelle Zélande, Australie, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Grèce…).

Focus actualité 

Longtemps il a été reproché aux Indignados de ne pas jouir d’une représentation fixe, porte-parole du mouvement. Le 8 janvier 2013, le Parti du Futur ou Parti X a été créé. Ce dernier ne prétend pas représenter le mouvement du 15M mais le déclare comme référence. Le programme de cet organe politique est clair : "Récupérer la souveraineté des citoyens".


Sources

mardi 5 mars 2013

Cuisine traditionnelle espagnole

Depuis mon arrivée en Espagne, j'ai pu tester quelques unes des spécialités culinaires de ce pays et apprécier  les caractéristiques principales de cette cuisine aux multiples facettes. Avec cet article, je souhaite vous faire partager mes découvertes !

La cuisine espagnole, au même titre que son homologue française varie beaucoup d'une région à l'autre. Cependant, on peut relever que d'une manière générale il s'agit d'une nourriture basée principalement sur la consommation de fruits, de légumes, surtout les poivrons, oignons et tomates, et d'huile d'olive.

Las tapas

Ce sont de petits amuse-gueules qui accompagnent généralement un verre de vin ou une bière pris dans les bars. Les tapas se consomment à toute heure et présentent une grande variété. Il peut s'agir d'olives, de petits morceaux de pain accompagnés de saumon fumé, de jambon, de fromage...On trouve également de plus en plus de tapas "gastronomiques" sous forme de bouchées à déguster sans modération.


Tortilla de patata

Il s'agit d'une omelette épaisse aux pommes de terre, souvent accompagnée d'oignons. La tortilla de patata se consomme principalement comme plat principal accompagnée de légumes variés, souvent de la salade, mais on en trouve également sous forme de tapas, servie sur un petit morceau de pain.


Paella 

La paella est un plat datant du XVIIIème siècle. A l'origine ce plat à base de riz était principalement cuisiné à partir de légumes tels que les haricots blancs, les artichauts, l'ail... Il s'agissait d'un plat populaire préparé à partir des denrées disponibles dans chaque région. Aujourd'hui, la paella est un plan espagnol emblématique mais les ingrédients ont beaucoup évolué. Les fruits de mer, comme les calamars, les langoustines ou les moules ont fait leur apparition dans la préparation de ce plat.

Le jambon ibérique et "serrano"

Ces deux jambons sont typiquement espagnols. Ils sont tous les deux préparés à partir de la patte arrière du porc. La différence principale entre les deux réside dans le fait que dans le cas du jambon "serrano", ou jambon de montagne, le porc utilisé est le porc blanc alors que pour le jambon ibérique, il est fait recours au porc du même nom.Ces deux types de jambon bénéficient d'une appellation d'origine contrôlée.

Le vin 


En 2010, avec une surface totale approximant les 1 100 000 hectares, le vignoble espagnol est le premier mondial en termes de surface. Cependant, son niveau de production équivaut à 80% de celle de pays comme la Franc ou l'Italie. Le vin est donc un élément culturel important en Espagne. Les vins espagnols les plus connus sont les vins de la Rioja, de Xérès (fameux aussi pour le vinaigre en découlant) et de la Ribera del Duero.

mercredi 27 février 2013

Taberna Tirso de Molina


La Taberna Tirso de Molina, située sur la place du même nom en plein coeur de Madrid (proche M° Sol), est un lieu incontournable qu'il vous faut visiter lors de votre séjour dans la capitale espagnole. Son cadre typique et chaleureux vous accueillera après vos balades dans les rues de Madrid. Que ce soit à l'heure du café ou de l'apéritif, l'ensemble des serveurs seront aux petits soins pour répondre à vos besoins. Notez que comme il est souvent coutume en Espagne, les tapas accompagnant vos consommations seront offerts pour le plus grand plaisir de vos papilles et de votre budget.

Plaza de Tirso de Molina, 9 28012 Madrid Spain

jeudi 21 février 2013

La « siesta » : élément culturel clé en Espagne


Des rues désertes et des magasins fermés pour la pause déjeuner jusqu’à quinze-seize heures ? Pas de doute vous êtes en Espagne ! Ici la sieste est un sport national, il existe même une compétition annuelle (cf. ci-dessous) et en 2010 Esperanza Aguirre, président du gouvernement régional conservateur de Madrid, a  proposé d’inclure la « siesta » dans la liste d’éléments culturels caractéristiques de l’Espagne.

Le terme de sieste trouve son origine dans l’expression latine « Hora sexta » (Sixième heure). Il désigne le fait de se reposer un petit moment (entre 20 minutes et deux heures) après le déjeuner. Les scientifiques s’accordent pour dire que ce moment de repos est bénéfique pour l’organisme, libère du stress et permet de recharger les batteries pour la fin de la journée.

En Espagne, la pratique de la sieste est une tradition ancienne, intimement liée au climat qui ne permet pas de travailler efficacement aux heures les plus chaudes de la journée. Au cours des années 1980, 50% des Espagnols la pratiquaient quotidiennement. Aujourd'hui, et ce de manière à être plus en accord avec le rythme de travail européen, ils ne sont plus que 20%. Cependant, la culture espagnole est toujours bien empreinte de cette pratique, comme en témoignent les horaires d’ouverture des commerces.

Championnat national de la sieste


En octobre 2010, a eu lieu, pour la première fois en Espagne, le championnat national de la sieste. Pendant neuf jours, les participants s’affrontent, sur un canapé, pour emporter le prix de 1000 accordé au meilleur d’entre-eux. Les compétiteurs sont évalués par des médecins sur plusieurs critères : la vitesse d’endormissement, la tenue, le volume des ronflements, leur position…

La sieste dans le monde
La pratique de la sieste dans le monde varie beaucoup d’un pays à l’autre. Les pays asiatiques, au même titre que les pays scandinaves apparaissent parmi les plus adeptes à cette pratique qui se révèle être un vecteur de bien-être. Au contraire en France, la sieste est plutôt associée aux périodes de vacances et à la fainéantise dans une certaine mesure. Il convient cependant de relever que de nombreuses entreprises à travers le monde tendent à mettre à disposition de leurs salariés ces temps de repos et que les mentalités semblent évoluer !


Sources :

dimanche 17 février 2013

Les sans-abris : une facette du nouveau visage de la pauvreté en Espagne



En marchant dans les rues de la capitale espagnole, mais également de plusieurs autres villes, j’ai été frappée par le nombre de sans-abris présents, mendiant, déambulant, titubant parois sous l’effet de l’alcool. Ce qui est le plus surprenant est que ces personnes sont de nationalité variée, mais également d’âge différent. Ces hommes et ces femmes nous frappent par leur nombre certes, mais également par cette diversité.
La Fédération Européenne des Associations de Solidarité avec les Sans-Abri (FEANTSA) a constaté que le nombre de sans-abri a augmenté dans 15 des 21 pays concernés par son enquête entre 2011 et 2012. Cependant, elle a aussi noté un changement significatif du profil de ces personnes en difficulté. Il s’agit de plus en plus de familles, de jeunes, de migrants et de femmes. Face à ces évolutions, les politiques publiques ont du mal à s’adapter.
Dans le cadre plus particulier de l’Espagne, l’Instituto Nacional de Estadística (INE) a publié son rapport  sur la question et les chiffres sont impressionnants. Ce pays compte 22 938 personnes nécessitant une assistance alimentaire et en termes de logement. 80,3% sont des hommes et la moitié a des enfants. Les motifs expliquant la perte de logement sont multiples mais en lien direct avec les conséquences de la crise économique et sociale de 2008, on trouve la perte d’emploi. En effet, 45% des personnes interrogées citent ce motif, devant le non paiement du loyer (26%), le divorce (20,9%)…
Ce qui caractérise particulièrement cette tranche de la population est sa faible intégration sur le marché du travail. Ainsi, 77,8% des sans-abri espagnols recensés ne possèdent pas de travail et cela sans être éligibles à la retraite ou en incapacité de travailler. Plus de la moitié d’entre-eux (52,1%) déclarent être en recherche d’emploi sachant que l’âge moyen d’abandon des études est de 15,5 ans.


mardi 12 février 2013

Alcala de Henares



Me voilà installée dans la petite ville d’ Alcalá de Henares, située à une trentaine de kilomètres de la capitale, dans la Province de Madrid. Cette ville, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, compte un peu plus de 200 000 habitants. Elle se caractérise principalement par ses nombreuses églises et ses dépendances universitaires.

Alcalá de Henares a surtout rayonné à partir du XVème siècle et de la création de son université, "Universitas Complutensis", due au cardinal Cisneros. La ville devient en effet un centre de rayonnement culturel attirant de nombreux intellectuels.

 Alcalá de Henares: ville natale de Miguel de Cervantes

On ne peut de plus pas parler d'Alcalá sans évoquer le fait qu'il s'agit de la ville natale de Miguel de  Cervantes, célèbre auteur de "El Quijote". Il est d'ailleurs possible de visiter la "Casa natal de Cervantes", qui se situe dans la Calle Mayor. Il s'agit d'un bâtiment typiquement castillan, datant de du XVIIème siècle et présentant les ustensiles et le mobilier d'époque. En plus d'avoir un aperçu du mode de vie à cette époque, il est intéressant d'observer les nombreuses éditions de la célèbre œuvre écrite par Cervantes en 1605.

Chaque année et ce depuis 1976, le Prix de Littérature en Langue Castillane Miguel de Cervantes est décerné à Alcalá de Henares. Il s'agit d'un prix décerné par le ministère de la culture à des auteurs pour l'ensemble de leur œuvre. Le dernier lauréat est un poète espagnol, José Manuel Caballero Bonald, et a reçu le prix en 2012.

Universidad de Alcalá de Henares (UAH)
L'université d'Alcalá de Henares a été fondée en 1499 par le cardinal Cisneros. A l'époque le modèle éducatif développé dans cette université est novateur. Le régent d'Espagne souhaite en effet que les cours dispensés dans cet institution ne soient pas seulement destinés au clergé mais également aux futurs fonctionnaires dont le rôle sera de conseiller le souverain. Les XVIème et XVIIème siècles ont vu l'université devenir une référence académique d'excellence et au XVIIIème siècle, la première femme a recevoir un doctorat de philosophie était diplômée de l'UAH. A l'heure actuelle, l'UAH est une université de taille moyenne et compte environ 28000 étudiants et 2100 professeurs.


Sources :
http://www.spain.info/fr_FR/ven/otros-destinos/alcala_de_henares.htm

http://www.turismoalcala.es/guia-practica/conoce-la-ciudad/poco-historia.html

Bonjour à tous et tout d'abord bienvenue sur ce blog !

Je tiens à commencer par me présenter brièvement avant de vous exposer l'objectif de ce blog. Je suis actuellement étudiante en M1 de management global. Dans le cadre de ma formation j'ai l'occasion de venir étudier le temps d'un semestre à Alcalá de Henares, dans la province de Madrid. Je vais donc avoir 6 mois environ pour parfaire mon espagnol mais également tenter de découvrir ce pays, sa culture, ses paysages, sa situation face à la crise. Ce blog sera pour moi une fenêtre sur ce pays, un moyen de tirer profit de mon expérience mais également, je l'espère un lieu de partage.

Maintenant que je pense vous avoir exposé mes intentions, je vous souhaite une très bonne navigation !